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j’ose demander à Vos Seigneuries qu’il leur plaise de prolonger la présente session jusqu’à ce que la poursuite soit terminée ; que je puisse être entendu dans ma défense, et que Vos Seigneuries aient prononcé leur jugement. Mylords, ce n’est pas un acquittement que je sollicite : cela tient à vos intimes convictions, à vos sentiments personnels. Ce que je sollicite c’est me défendre, c’est d’être jugé. Quel que soit le jugement, Mylords, je m’incline, je me prosterne devant cette cour. Les reproches, je le sais, ne m’ont pas été épargnés de cette disposition d’esprit ; mais je n’en suis pas honteux. Je ne saurais l’être de m’incliner devant une autorité à laquelle je dois obéissance et soumission, pour laquelle je sens un respect qui fait de cette soumission un volontaire hommage de ma part.

« Et maintenant, en toute humilité, je me recommande de nouveau à votre justice et à votre humanité. Je ne suis pas un homme d’apathie ; je ne saurais avoir assez de force pour endurer tous les retards, toutes les lenteurs de la justice parlementaire ; j’en souffre cruellement, et je sens que c’est un triste lot qui m’est tombé en partage que d’être accusé devant une génération pour être jugé par une autre. Et en effet, Mylords, sont-ils encore tous présents ces nobles juges devant lesquels j’ai d’abord comparu ? Beaucoup ne sont-ils pas déjà parvenus à ce lieu vers lequel nous nous acheminons tous ? Déjà, m’a-t-on dit, soixante de ceux-là ne sont plus parmi vous. Mylords, je vous en supplie,