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nobles représentants de ce système. Les autres, formés dans l’Inde, ne comprenant que l’Inde, se laissaient aller à des combinaisons politiques tout-à-fait nouvelles. Au commencement de toute situation politique nouvelle, les hommes d’État comprennent non seulement cette situation, mais celle qui a immédiatement précédé. Plus tard, il en vient d’autres qui sont le produit, l’expression de cette situation, ne comprennent qu’elle, mais en revanche en ont le sentiment plus que personne. Ainsi lord Cornwallis dut s’applaudir alors, et croire au succès de ses plans. Pourtant c’était l’opinion exprimée par Munro qui devait en définitive triompher, c’est elle qui donna l’empire de l’Inde à l’Angleterre, comme les événements ne vont pas tarder à nous le montrer. Sir Thomas Munro était alors dans la force de l’âge ; il était arrivé fort jeune dans l’Inde ; c’était uniquement dans la sphère de la politique orientale que son intelligence s’était développée, il avait à merveille l’instinct d’un état de choses dont il était en quelque sorte lui-même le produit. Lui aussi connaissait l’Inde parfaitement, mais ne connaissait qu’elle.

Lord Cornwallis, après la conclusion de la paix avec Tippoo, retourna à Madras, où il s’occupa d’un nouvel arrangement financier avec le nabob. Les deux parties contractantes se plaignaient également de l’ancien traité : selon le nabob le pays ne pouvait suffire aux charges qui lui avaient été imposées ; de leur côté, les Anglais alléguaient l’in-