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qu’aucun ornement ne distinguait. De là, absorbé dans une sombre rêverie, il contemplait le cercle dont l’entouraient ses ennemis, qui allait se resserrant davantage de jour en jour. Au nord, l’armée du Carnatique, et les travaux du siège qu’il ne pouvait contrarier ; au midi, l’armée de Bombay, sur la route de Periapatam ; et dans l’île, un détachement de l’armée du Carnatique, qui en occupait la moitié ; plus loin, Purseram-Bow, qui, après avoir ravagé Bednore, s’avançait par des marches rapides pour venir combler l’intervalle demeuré vide entre la droite de l’armée de Bombay et la gauche de celle du Carnatique. Enfin, quand il jetait de là les yeux sur ses dernières ressources, aucun moyen de prolonger la durée du siège au-delà d’une quinzaine de jours.

Cependant, bien que lord Cornwallis n’eût pas interrompu les travaux du siège après les premières propositions de Tippoo, il leur avait néanmoins prêté l’oreille. Plusieurs conférences eurent lieu le 15, le 16, le 19 et le 21, entre les envoyés du sultan et des commissaires anglais. Le 24, la minute d’un traité fut rédigé, aux conditions suivantes : 1° que Tippoo ferait aux alliés cession de la moitié de son territoire ; 2° qu’il leur paierait trois crores et trente lacs de roupies ; 3° que deux fils de Tippoo seraient livrés en otages aux Anglais, comme gage de l’exécution du traité. Lord Cornwallis conduisit seul cette négociation. Pleins de confiance en lui, les alliés n’essayèrent même