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des Mysoréens. Ce détachement fit un circuit, traversa les champs de riz et un terrain tout bouleversé, et se présenta devant le camp des troupes de Típpoo à minuit. Il pénétra dans le camp sans être découvert, tua une centaine de soldats et autant de chevaux avec la baïonnette avant que l’alarme ne fût donnée, fit un feu assez vif, répandit la consternation, et ne perdit pas un homme. Aux premiers coups de canon, le fort fut tout-à-coup illuminé sur toutes ses faces, comme s’attendant à un assaut général ; il n’osa pas tirer cependant, dans la crainte de nuire davantage à ses propres troupes qu’aux Anglais. À l’aide de cette diversion, les tranchées furent ouvertes à l’endroit choisi. Au point du jour, une large parallèle, à huit cents verges du fort, la gauche appuyée à une redoute, la droite à un ravin, était déjà pratiquée. Tippoo fit jouer, dès, ce moment, tous les canons qui pouvaient donner sur l’ouvrage commencé. Il envoya des détachements de cavalerie à travers la rivière pour harasser les troupes sur les flancs et interrompre leurs travaux. Il essaya aussi de couper un ruisseau qui approvisionnait d’eau leur camp ; mais il ne put y réussir.

Les jours suivants, des traverses furent construites qui unissaient la première parallèle avec une large redoute située sur le derrière ; bientôt la seconde parallèle fut commencée à deux cents verges de la première, et de celle-ci les assiégeants se flattaient de pouvoir battre en brèche le fort. L’ar-