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dite, c’est-à-dire Seringapatam, occupait avant la guerre l’espace comprit entre ces jardins et la forteresse ; alors elle était l’une des villes les plus florissantes de l’Inde entière, mais en ce moment presque entièrement détruite ; de nombreux matériaux en avaient été tirés pour la construction des batteries. De plus, une esplanade considérable avait été pratiquée à ses dépens en avant du fort. Les jardins qui faisaient les délices du sultan se composaient de promenades ombragées de hauts et touffus cyprès, enrichis de tous les trésors de la végétation orientale. Les arbres furent coupés, les murs rasés, pour fournir aux travaux du siège ; le voluptueux palais fut converti en un hôpital pour les malades et les blessés.

Trois faces formaient le fort de Seringapatam. Deux d’entre elles sont baignées par la rivière, défendues en outre par de larges et profonds ravins ; la troisième, tournée du côté de l’île, n’a pas d’obstacles naturels qui en défendent l’approche. En revanche, l’art a été appelé à y suppléer : elle est couverte par des ouvrages détachés ; elle à deux enceintes, avec des fossés, bastions, ponts-levis, et toutes les inventions modernes de fortifications. La force de ces ouvrages détermina lord Cornwallis à attaquer l’une des faces bordées par la rivière, celle du nord. Tippoo avait pris position en avant de cette dernière face. Dans la soirée du 18, un régiment européen et un bataillon de Cipayes passèrent la rivière, sans avoir été vus