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commençait à entrevoir la possibilité d’une chute prochaine, perspective qui ne s’était jamais présentée à son esprit ; il dut songer à des négociations. Dès le 7, il rappelle dans l’île les détachements de ses troupes qui en étaient encore dehors. On dit qu’il reconnut alors cette faute dans le choix de ses dernières positions qu’il expiait si cruellement. D’un autre côté, il est vrai de dire que l’entreprise de Cornwallis fut mieux conduite, plus bravement exécutée, qu’habilement conçue. Sans aucun doute c’était chose imprudente que d’exécuter trois attaques réelles ; l’une d’elles repoussée, il devenait possible, facile même aux troupes de Tippoo de prendre à revers les deux autres colonnes. La stratégie moderne aurait probablement conseillé une seule attaque sérieuse sur le point le plus faible de la ligne, et une ou deux autres attaques simulées pour occuper les troupes de Tippoo sans engager les Anglais. Les Mysoréens perdirent 4,000 morts et blessés, et 76 pièces de canon. La perte des Anglais ne fut que de 325 hommes, tant tués que blessés. Peu de jours après, lord Cornwallis opéra sans difficulté sa jonction avec le corps d’armée d’Abercromby, composé de 2,000 Européens et de 4,000 indigènes.

Le fort et la ville de Seringapatam étaient situés dans une île de forme triangulaire ; ils en occupaient le sommet à l’extrémité occidentale. L’autre extrémité renfermait le palais et de magnifiques jardins appartenant au sultan. La ville proprement