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seconde ligne plus redoutable encore que la première, susceptible de donner aux défenseurs de celle-ci un asile assuré dans le cas où elle serait forcée. Cent pièces de grosse artillerie garnissaient la première ligne, trois cents la seconde.

Tippoo commandait en personne le centre et la droite de sa ligne : il avait sa tente près de la dernière redoute de la droite, appelée pour ce motif la redoute du sultan. Malgré ses nombreuses pertes, son armée consistait en 15,000 hommes de cavalerie, et 40 ou 50,000 d’infanterie. Il n’en avait pas moins renoncé à tenir la campagne contre ses redoutables ennemis. Entouré de tous côtés, dans l’impossibilité d’avoir recours à ces grands mouvements qui lui avaient réussi au commencement de la guerre, il avait donné tous ses soins à fortifier ses lignes, à perfectionner le système de défense de l’île et de la citadelle de Seringapatam. Au moyen de cette inaction, il se flattait de faire traîner le siège en longueur ; or le moment devait venir où lord Cornwallis se trouverait forcé de le lever, soit par l’arrivée de la mousson prochaine, soit, comme l’année précédente, par le manque d’approvisionnements. En 1767, la même combinaison avait réussi au vieux Hyder, aussi menacé jusque dans ses derniers retranchements par une confédération puissante. En attendant les événements, de ce dernier refuge Tippoo se tenait prêt à s’élancer sur ses ennemis et à reprendre une vigoureuse offensive, à leur premier mouvement ré-