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l’emploi de la martingale nouvellement introduit dans ses troupes, et qui arrêtait, selon lui, l’impétuosité du cheval ; en conséquence, il ordonnait qu’on cessât d’en faire usage à l’avenir. Il faisait observer au kelledar que les Anglais ne s’en servent jamais. Ce qu’il y a de singulier dans la lettre de Tippoo, c’est que l’affaire du colonel Floyd, dont il parle avec cette modestie, est précisément celle où il remporta un avantage moins douteux. En feignant d’amoindrir un succès incontestable, et qui devait être connu dans toute l’étendue de ses États, Tippoo avait sans doute une intention secrète ; il voulait, suivant toute probabilité, se ménager des chances d’être cru dans quelques autres occasions, quand il s’agirait, par exemple, de dissimuler ses revers ou de les changer en victoires.

À une époque antérieure de la campagne, Tippoo avait chargé un de ses lieutenants de maintenir ses communications avec les provinces de Bednore et de Mangalore. Ce dernier avait d’abord pris sous les murs de Simoga une position qu’il ne tarda pas à quitter à l’approche des Mahrattes. Il se porta à quelques milles à l’ouest, au milieu de bois épais ; son projet était d’attaquer à son avantage Purseram-Bhow pendant les opérations du siège. La nouvelle position occupée par les Mysoréens était une des plus fortes qu’il fût possible de choisir. Dès qu’ils l’eurent reconnu, Purseram-Bhow et le capitaine Little sentirent la nécessité de les en déloger avant de commencer le siège. Les Mysoréens avaient leur