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prit position devant la place le 18 décembre. Le fort d’Hooly-Honora était un carré flanqué de tours aux quatre angles, et de deux tours sur chaque face ; le fossé entouré d’eau d’une profondeur assez inégale, mais d’une dizaine à une vingtaine de pieds ; le pettah était grand, étendu, bien bâti, et fort peuplé. La brèche fut ouverte dès le 19 ; le capitaine Little fit donner l’assaut la nuit suivante, et la place fut emportée. Elle était pleine de femmes et d’enfants qui furent scrupuleusement respectés du vainqueur. Cette belle parole du général Medows avait été entendue de l’armée : « Un ennemi vaincu, disait-il quelquefois, n’est plus un ennemi. » Dans la maison du kelledar ou commandant, on trouva beaucoup de papiers, entre autres une lettre de Tippoo, assez curieuse par son contenu. Tippoo recommandait au kelledar de la vigilance et de l’activité dans la défense de la forteresse qui lui était confiée ; puis il faisait le récit des grands et nombreux succès que lui-même n’avait cessé d’obtenir dans le cours de la guerre actuelle. Il lui disait comment il avait successivement battu, tantôt séparées, tantôt réunies, toutes les armées confédérées. Il avouait toutefois que, dans la dernière action (action qui, d’après la date de la lettre, ne pouvait être que celle avec le colonel Floyd), la victoire était demeurée sinon tout-à-fait indécise, du moins incomplète, par le fait de sa cavalerie. Il ne s’en louait pas moins de la bravoure de ses cavaliers ; mais il attribuait ce fâcheux résultat à