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gré la hardiesse, ou pour ainsi dire à cause de la hardiesse de l’entreprise, qui frappa de terreur les assiégés, les Anglais ne perdirent pas un seul homme.

Ootragood était une autre forteresse à peu près du genre de Savendroog ; le colonel Stuart fut désigné à ce choix par le succès du siège de cette dernière, et chargé de la réduire. À l’époque où l’armée s’était portée devant Seringapatam, cette forteresse avait été sommée par lord Cornwallis. Le commandant répondit : « J’ai mangé le sel de Tippoo pendant vingt ans ; si vous voulez ma forteresse, prenez d’abord Seringapatam. » Les mêmes sentiments l’animaient encore ; il fit même tirer sur un parlementaire qui lui fut envoyé. Toutefois la défense ne répondit guère à l’énergie de ces paroles ; l’escalade ayant été donnée dès le lendemain, les assiégés s’enfuirent à la première apparition des Anglais sur les remparts. À peine si quelques coups de fusils furent tirés sur les soldats qui enfonçaient les portes ; deux seulement furent blessés. Pour éviter le sabre et la baïonnette, les assiégés se précipitèrent en toute hâte du haut des remparts sur des rochers, où bon nombre d’entre eux trouvèrent la mort. Le kelledar fut fait prisonnier avec un petit nombre des siens. Il raconta que sa garnison s’était révoltée à l’approche des Anglais, que plus de 400 soldats avaient déserté pendant la nuit. La chute de ces places, dont la force était connue de tout le pays, entraîna celle