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mais d’énormes pierres, roulées du haut des remparts, les brisèrent ; les renversèrent en peu d’instants, avec les soldats dont elles étaient chargées. Les mêmes tentatives furent renouvelées pendant deux heures ; mais un clair de lune permettait aux assiégés de voir ce qui se passait ; ils pouvaient rouler leurs pierres ou diriger leur feu presque à coup sûr sur tout ce qui se montrait sur les flancs de la montagne. Force fut de renoncer à l’entreprise ; le colonel Maxwell se décida à effectuer sa retraite. Il soumit quelques autres forts d’une moindre importance ; après quoi il opéra sa jonction avec le corps d’armée principal.

Entre Bangalore et Seringapatam se trouve une chaîne de collines couvertes de bois, s’étendant des environs de Bangalore à la rivière Madoor. Ce pays, par lui-même d’un accès fort difficile, est parsemé de forts susceptibles d’une longue défense ; il forme une sorte de zone de postes retranchés à l’entour de Seringapatam. Le plus considérable parmi eux était celui de Savendroog ; sa possession mettait d’ailleurs les Mysoréens à même d’intercepter les communications des Anglais avec Bangalore, dans le cas où ceux-ci assiégeraient Seringapatam. Lord Cornwallis résolut de s’emparer d’abord de ce point important. La montagne, au sommet de laquelle se trouvait Savendroog, de sept à huit milles de circonférence à sa base, s’élevait presque perpendiculairement ; une forêt naturelle pour ainsi dire impénétrable la couvrait presque