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par quelques forts situés entre Bengalore et Goorumcondah. La brigade du major Gowdie fut de nouveau mise en réquisition et chargée de les réduire. Le major se présenta d’abord devant Nundydroog ; ayant sous ses ordres un régiment européen, six bataillons de Cipayes, six pièces d’artillerie de siège et quatre mortiers. Situé au sommet d’une montagne de dix-sept cents pieds inaccessible sur la presque totalité de sa surface, le fort ne pouvait être assailli que d’un seul côté, et de ce côté il était défendu par une double enceinte et par un ouvrage avancé qui couvrait la porte d’entrée. Une route fut tracée sur les flancs d’une montagne voisine, et l’artillerie mise en batterie sur un plateau qui la couronnait. Mais, aux premiers coups, on s’aperçut qu’elle était trop éloignée du but ; son feu ne pouvait produire aucun effet. Il fallut essayer d’une attaque par la montagne même sur laquelle le fort était situé ; l’artillerie fut portée par les éléphants, qui eurent besoin, pour accomplir cette tâche sur une pente presque à pic, de toute leur force et de toute leur adresse. Après quatorze jours d’un travail non interrompu, les batteries furent élevées, et en peu de temps deux brèches pratiquées à l’enceinte extérieure. L’autre enceinte, à quatre-vingts verges de la première, se trouvait à l’abri des boulets. Le commandant du fort fut sommé, refusa, et l’assaut fut résolu ; lord Cornwallis, nouvellement arrivé parmi les assiégeants, l’engagea alors à renvoyer les femmes, les enfants,