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visionnements du territoire des Mahrattes et du nizam ; ressource alors anéantie par la guerre. Moins maltraitée que la cavalerie, l’infanterie avait fait cependant des pertes considérables ; elle aussi se trouvait de beaucoup diminuée. Aucun moyen ne lui restait de réparer ces pertes : les environs de Seringapatam étaient complètement dépeuplés, les provinces éloignées dans les mains de ses ennemis, ou n’ayant avec lui que des communications très précaires. Dans leur marche pour rejoindre les Anglais, les Mahrattes avaient ravagé la plus grande partie des provinces situées entre Serah et Seringapatam ; ils firent de même dans leur marche rétrograde sur Bangalore. Dans toutes ces provinces, on ne rencontrait que des villages brûlés, désertés de leurs habitants fuyant au loin le théâtre de la guerre, ou bien cachés dans les bois et les rochers. Les places contenant les magasins de Tippoo, outre Seringapatam, étaient Chitteldroog, Gooty, Ballary et Currumconda : toutes régulièrement investies, ou à peu près bloquées. Les seuls lieux d’où quelques vivres pouvaient encore venir étaient Bidanore et une partie de la côte de Malabar ; il arrivait encore de là, mais à peine en quantité suffisante, quelque bétail et un peu de grain pour sa consommation journalière. L’affaiblissement de son armée l’empêchait de tenter quelque grande opération offensive. Réduit aux seuls magasins de Seringapatam, il se fût trouvé, en courant cette chance, dans l’obligation d’em-