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nèrent à leurs alliés des vivres et des bœufs de trait, dont ceux-ci manquaient. Grâce à eux, le bétail qui restait encore aux Anglais, mais à demi mort de faim, revint à la vie. Leur nombreuse cavalerie entourait ; comme d’une barrière mobile, une vaste étendue de terrain ; bœufs et moutons pouvaient pâturer à l’aise dans l’intérieur de ces limites. Sans l’arrivée des Mahrattes, il est difficile de conjecturer ce que serait devenue l’armée anglaise ; le petit nombre de bœufs d’attelage encore vivants ne pouvaient manquer de mourir en route ; Bangalore contenait fort peu de grains ; et, dans l’impossibilité de s’y arrêter, l’armée aurait probablement continué sa route sur Amboor. Loin de là, les choses prenaient dès lors une tournure toute différente.

Le dernier traité avait promis aux Mahrattes l’assistance d’un détachement de l’armée anglaise. Ce détachement, parti de Bombay le 20 mai 1790, franchit la passe d’Ambah, et se joignit à leur corps d’armée commandée par Purseram-Bhow, et consistant en 20,000 chevaux et 10,000 fantassins. La jonction se fit auprès de la ville de Coompta, à cinquante milles environ de la passe. Ne rencontrant aucune résistance, les Mahrattes avancèrent jusqu’à Darwar, une des forteresses de Tippoo, située sur la frontière du nord, à quelques milles au midi de la rivière Malpurva, à soixante-dix milles et à l’est de Goa. Le 18 septembre, ils prirent position, c’est-à-dire qu’ils dressèrent çà et