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franchit pour les prendre en flanc. Les Anglais éprouvent une perte considérable ; parvenus avec peine à se former, après avoir passé le ravin, ils se portent rapidement sur la colline. Ils y rencontrent une vive résistance, toutefois l’enlèvent. Le combat continue, et l’infanterie mysoréenne excite la surprise et l’admiration des Anglais. Elle soutient sans s’ébranler le feu des assaillants, défend chaque poste, puis se réforme partout où le terrain lui est favorable. Obligée enfin de céder le champ de bataille, elle se retire en bon ordre. La perte des Anglais fut de 600 hommes, celle de Tippoo à peu près égale.

Les Anglais demeurèrent ainsi les maîtres de passer la Cavery ; mais ce passage était devenu parfaitement inutile. La saison, trop avancée, ne permettait déjà plus d’entreprendre le siège de Seringapatam. D’un autre côté, l’armée se trouvait entièrement dénuée de moyens de transport. Depuis plusieurs jours, l’artillerie, traînée à bras, n’arrivait jamais avant le milieu de la nuit à l’endroit du campement. Au moment même où ils allaient atteindre leur but, où ils étaient parvenus à l’extrémite de leurs lignes d’opérations, les Anglais se trouvaient dans la nécessite de revenir sur leurs pas. Tant de fatigues et de misères étaient donc en pure perte ! Tant de dépenses ruineuses pour le gouvernement ne produisaient aucun résultat ! L’équipage de siège, les bagages les plus pesants furent détruits. Il n’y avait plus de temps à per-