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reux ; abandonnant ce premier projet, lord Cornwallis résolut d’aller tenter cette opération à Caniambaddy, à huit milles au-dessüs de Seringapatam. L’armée mysoréenne couvrait ce passage ; elle s’appuyait par sa gauche à une chaîne de collines, parallèles à la rivière dont elles étaient distantes de dix milles, par sa droite à la rivière elle-même. À cette vue, lord Cornwallis résolut d’attaquer Tippoo par sa gauche, seul point où il fût abordable.

Les deux armées n’étaient qu’à six milles l’une de l’autre. Cependant l’armée anglaise en avait dix à faire avant de joindre la gauche de l’ennemi ; elle était obligée, pour le surprendre, de passer par derrière la chaîne des montagnes. Six bataillons d’Européens et douze de Cipayes, destinés à cette opération, se mirent en route à onze heures du soir. Ils devaient commencer l’attaque avant le lever du soleil. Le mauvais état des routes, abîmées par la pluie, retarda leur marche ; à sept heures seulement du matin, le détachement anglais aperçut les Mysoréens, et il en était encore à deux milles. Il redouble aussitôt de vitesse pour s’emparer d’une hauteur qui domine leur gauche. Devinant leur intention, Tippoo dirige de ce côté un corps considérable ; en même temps il fait charger par sa cavalerie l’aile droite des Anglais, au moment où ils passent un ravin profond avec quelque désordre. Lui-même, à la tête du reste de ses troupes, se porte sur leur front ; il engage un feu très vif, tandis que le corps qui a gagné le pied des collines les