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Pendant cette marche, le sultan et les Anglais furent un moment en vue les uns des autres ; mais il était dans les projets de Tippoo de ne plus accepter de combat. Deux forts, Deouhully et le petit Balipoor, se rendirent sans coup férir à Cornwallis ; les polygars qui les commandaient se joignirent même à l’armée victorieuse. En revanche, de grandes difficultés surgirent bientôt ; Tippoo était disparu, on n’en avait aucune nouvelle, on ignorait également la direction où l’on s’était engagé ; il semblait urgent de sortir au plus tôt de cette situation, lord Cornwallis n’en fit pas moins une halte de cinq jours. Bientôt, de fausses nouvelles lui font craindre de ne pas rencontrer la cavalerie du nizam dans la direction qu’il a prise ; il en change, et marche de nouveau vers le nord, ce qu’il avait cesse de faire. Le but de ce mouvement était de rencontrer un convoi qui s’avançait par la passe d’Amboor. À la fin de la journée, d’autres nouvelles le font revenir sur ses pas. Au bout de deux jours, grâce à un hasard aussi heureux qu’imprévu, il opère enfin sa jonction avec la cavalerie du nizam. Les forces de celui-ci se montaient nominalement à 15,000, et en réalité à 10,000 hommes de cavalerie, d’ailleurs fort bien montés, et dont il semblait qu’on put attendre un bon service. Lord Cornwallis voulait s’en servir pour reconnaître et fouiller le pays, en connaître les ressources, et en disposer au profit de l’armée. Cette espérance ne tarda pas à s’évanouir bientôt, ils se montrèrent in-