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La journée du lendemain fut plus favorable aux armes anglaises. Le pettah (le faubourg) de Bengalore était entouré d’un fossé sec de 20 pieds de profondeur, et d’une haie presque impénétrable de bambous et d’arbres épineux. Seulement du côté du nord, vis-à-vis l’une des portes, se trouvait un étroit terre-plein, formant comme une sorte de pont massif sur le fossé ; c’est de ce côté que l’attaque fut résolue. Quelques coups de canon suffirent pour jeter bas la porte ; à la vérité, une barricade assez élevée, formée de terre et de pierres, se trouvait derrière. Un détachement de 20 hommes d’artillerie se précipite pour le démolir ; d’abord repoussé, ce détachement laisse 14 hommes sur la place. Le canon ne pouvait plus agir, un second détachement tenta de nouveau l’entreprise, et ce fut avec succès ; une étroite ouverture fut pratiquée à travers la barricade, et une compagnie du 30e régiment, suivie par le reste de ce régiment, s’y précipita. La garnison, composée de 2,000 hommes, se dispersa instantanément ; ce ne fut bientôt plus qu’un sauve-qui-peut général. Peu d’instants après le drapeau anglais flotta sur Bangalore. À la vérité, la joie de ce succès fut bien empoisonnée : la mort du colonel Moorhouse, blessé mortellement à l’attaque de la barricade, excitait d’universels regrets. Au dire de tous, c’était l’officier le plus capable de l’armée. Un de ses compagnons d’armes, devenu l’historien de ce temps, en parla dans ces termes : « La perte des Anglais dans cet assaut, fut de 181 hommes ; mais aucune mort