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Laissant derrière lui son infanterie, sous le commandement d’un major, le colonel Floyd les poursuivit à la tête de sa cavalerie : emporté par son ardeur, il ne tarda pas à se trouver en face de l’arrière-garde de Tippoo. En ce moment même, ce dernier arrivait sur le terrain ou son projet était de camper. À l’apparition inattendue des troupes anglaises, l’arrière-garde de l’armée mysoréenne se disperse. Floyd la charge avec détermination, s’empare de neuf pièces de canon placées sur une éminence, et se dirige aussitôt vers une autre colline, où il voulait essayer de rétablir l’ordre parmi ses propres troupes. Atteint, pendant qu’il exécute cette manœuvre, par une balle de mousquet à la joue, il tombe de cheval ; la blessure n’étant pas considérable, il y remonte aussitôt. Mais le sang qui remplit sa bouche, et ses dents brisées, lui ôtent toute possibilité de se faire entendre ; la confusion achève de se mettre parmi les Anglais. Le jour finissait, et l’obscurité s’accroissait de moment en moment. Les régiments, jusque-là séparés, ne recevant aucun ordre, ne sachant quelle direction tenir, se mêlent, se confondent. Après avoir rallié sa propre infanterie, Tippoo dirige sur cette masse confuse quelques pièces de canon qui achèvent d’y porter le désordre. La retraite commence avec quelque ordre, se change en une fuite tumultueuse et précipitée, rendue périlleuse par la nature du terrain, tout rempli de crevasses et de rochers. Les traîneurs sont aussitôt massa-