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marchaient qu’à la lueur des incendies. Il en écrivit à la présidence ; mais c’était chose convenue entre elle et le visir qu’il ne s’agissait pas seulement de la conquête du pays des Rohillas, mais bien de leur expulsion, de leur extermination. Le visir se montrait aussi terrible dans cette expédition que pusillanime les jours de combat.

L’armée, aussitôt après la victoire, se dirigea sur la ville de Bissouly, qui se trouvait au centre du pays des Rohillas ; le commandant en chef avait l’intention d’y établir ses quartiers d’hiver, pour laisser passer la saison des pluies. Nujee-Khan s’y trouvait, à la tête de l’armée de l’empereur, en conséquence du traité existant entre l’empereur et le visir. La rapidité avec laquelle avaient agi les Anglais l’avait empêché de prendre part à l’expédition ; il n’en réclamait pas moins le partage du pays conquis et du butin. Le visir se refusait à ce partage, prétendant que ce traité supposait que l’empereur entrerait en campagne de sa personne. La présidence, à laquelle il en fut référé par le commandant des troupes, se refusa à prendre part à ce débat : le visir, dont on attendait les 40 lacs de roupies, était pour le moment l’homme le plus à ménager. Fyzoolla-Khan ne tarda pas à envoyer des propositions, avec l’offre de se rendre de sa personne au camp des alliés, sur la parole des Anglais. Il demandait continuer à gouverner, comme tributaire du visir, le district qui avait appartenu à sa famille. Plusieurs fois il