Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/403

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

six compagnons. Il semble donc certain que le nabob d’Oude ne craignait rien de la part des princesses.

Le nabob ne tarda pas à montrer son aversion à la mesure sollicitée de lui, le dépouillement de sa propre mère et de sa grand-mère. Le gouverneur général ne cessa d’en réclamer l’exécution. Le nouveau résident eut ordre de se substituer au besoin, en cette circonstance, au nabob, c’est-à-dire d’exécuter, au nom de l’autorité anglaise, les mesures convenues, s’il refusait de le faire en son propre nom. Le nabob sentit qu’il était pour toujours avili, dégradé aux yeux de ses peuples, s’il arrivait qu’une mesure d’une telle importance fût prise en dehors de son autorité ; il entreprit la tâche douloureuse. Des ordres furent expédiés aux aumils ou régisseurs des jaghires, qui leur enjoignaient d’agir dorénavant au nom du nabob, non plus en celui des princesses. Le nabob souffrit cruellement de ce premier pas dans la route où il devait s’engager : « Son Excellence (le nabob), écrivait le résident, se montra fort irritée, fort blessée. » Mais, nous l’avons dit, il était essentiel pour le nabob de paraître conserver son autorité, tout en agissant contre sa volonté. La confiscation de ces jaghires ne fut pourtant pas la seule mesure dont on s’occupa. Le nabob et le résident se rendirent à Fyzabad (le 8 janvier 1782), accompagnés d’un corps de cavalerie ; ils adressèrent aux princesses diverses demandes ; des négo-