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aux Anglais. Lord Macartney fut alarmé de cette démarche hardie de sir Eyre Coote, qui, au fait, n’était rien moins qu’un envahissement complet de tous les pouvoirs de sa présidence. On prétend qu’il fit dissuader Hyder d’accéder aux propositions de Coote, en faisant jeter adroitement des doutes dans son esprit sur la validité d’engagements pris par le général sans la participation du conseil et du gouverneur. Hyder n’était pas homme à s’effrayer beaucoup de la menace qui lui était faite des Mahrattes ; d’un autre côté, il savait trop bien ce qui se passait pour que l’avis donné par lord Macartney pût avoir grande influence sur ses déterminations. Quoi qu’il en soit, le général Eyre Coote quitta Madras le 1er juillet, et se rapprocha de Hyder, afin de suivre les négociations commencées. Mais le général, homme de guerre, d’action, loyal et franc soldat ; appesanti par l’âge ; n’était pas un politique de force à lutter contre Hyder ; ce dernier le retint dans les environs de Wandeswah, jusqu’à ce qu’il eût achevé de combiner avec l’amiral français un plan d’opérations contre Négapatam. Pendant ce temps, l’armée anglaise consuma non seulement ses propres vivres, mais une partie de ceux de la garnison. Hyder demanda ensuite un peu de temps pour réfléchir ; il rappela, sous prétexte de lui donner de nouvelles instructions, le wackel qu’il avait auprès de sir Eyre Coote, puis tout-à-coup disparut, sans que le général anglais pût rien découvrir non seulement de ses pro-