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de débarquement favorable pour la flotte française. Sir Edward Hughes quittait à cette époque Trincomalee, et arrivait à Madras le 12 mars. Ayant appris qu’une flotte de navires anglais de la Compagnie était en vue de la côte, Suffren quittait aussi Porto-Novo. Sir Edward Hughes, à peine à la voile, rencontra cette flotte : elle était composée de sept vaisseaux de la Compagnie, et de deux vaisseaux de guerre sur lesquels se trouvait un régiment. Il donna ordre baux vaisseaux de guerre de rallier, et voulut s’occuper avant tout d’effectuer un débarquement de soldats et de munitions. Il voulait, dans ce but, éviter le combat ; Suffren, dont les équipages s’affaiblissaient journellement par les progrès de la maladie et le manque de vivres, était au contraire fort désireux d’en venir à un engagement décisif. Les deux escadres se trouvèrent en présence le 8 avril ; les Anglais manœuvrèrent trois jours pour éviter le combat, et les Français pour les y contraindre. Le 12, Suffren, ayant enfin gagné le vent, se couvrit de voiles, et se trouva bientôt à une distance de la flotte anglaise qui ne permettait pas à celle-ci de s’échapper ; elle était tellement rapprochée du rivage qu’un des vaisseaux toucha. Un combat opiniâtre s’ensuivit, plus long et plus sanglant qu’aucun de ceux que s’étaient jamais livrés les deux nations dans cette partie du monde. Les deux vaisseaux amiraux se trouvèrent longtemps engagés corps à corps. L’intrépidité opiniâtre des Anglais contrebalança l’avantage du vent