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envoyé comme résident auprès du nizam, fut reçu à Hyderabad, sa capitale, avec toutes sortes d’égards et de respects. Le nizam lui montra un grand désir de cultiver l’amitié des Anglais. Mais le moment vint, à cette audience, d’expliquer au nizam les dernières transactions qui avaient eu lieu, par l’intermédiaire du nabob, entre la Compagnie et Bazalut-Jung ; alors l’émotion du nizam devint manifeste : se saisissant du traité de 1768, dont il lut à haute voix les divers articles, il déclara que ce procédé des Anglais en était une violation ; que la Compagnie n’avait aucun droit d’intervenir dans les affaires de famille ; que les troupes actuellement en marche pour le circar de Guntoor, partie intégrante de ses États, devaient recevoir contre-ordre. M. Holland répliqua que la probabilité d’une attaque immédiate de Hyder-Ali n’avait pas laissé le temps de le consulter. Le nizam prétendit alors que Hyder-Ali n’avait d’autre but que d’envahir encore une fois le Carnatique, de le parcourir en le pillant, tout en évitant la bataille. Le nizam ne disait pas toute sa pensée : la vérité est qu’il craignait que Bazalut-Jung, appuyé d’un corps d’armée anglais, n’aspirât bientôt à se rendre indépendant. Tout en se plaignant des Anglais, il ne laissait pas d’ailleurs de leur donner aussi quelques sujets de plainte : il avait pris à son service les Français renvoyés de celui de son frère. À la vérité il s’efforçait d’excuser ce procédé en donnant à M. Holland ces Français comme un corps sans consistance, débris de l’armée de Bussy,