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Jusqu’à ce moment les expéditions pour les Indes n’avaient pas été conduites d’après un système régulier. Les frais de chaque expédition étaient faits par un certain nombre d’individus dont chacun contribuait pour la portion qu’il jugeait convenable ; par la même raison, les bénéfices n’appartenaient qu’a eux. Les armateurs ou propriétaires de chacune de ces expéditions l’administraient, la dirigeaient comme ils l’entendaient, soumis seulement à un contrôle général du comité directeur. Mais à mesure que ces expéditions se multiplièrent, la nécessité se fit sentir de les diriger, de les conduire d’après un plan, un système général. Il fut décidé qu’à l’avenir elles cesseraient d’être indépendantes les unes des autres ; qu’elles seraient dirigées au nom de la compagnie par un comité, et que les bénéfices s’en partageraient à des époques déterminées entre les souscripteurs du capital social, en proportion de leur mise de fonds. Les actionnaires cessèrent d’avoir la faculté de souscrire pour telle ou telle expédition : chacun dut verser dans les mains des directeurs un certain capital que ceux-ci employaient comme bon leur semblait. Ce nouveau mode de souscription produisit un capital de 429,000 livres sterling ; les directeurs l’employèrent à fournir aux frais de quatre voyages, qui furent exécutés d’année en année. D’ailleurs, les profits produits par cette nouvelle manière de commercer ne furent pas considérables : huit voyages entrepris au moyen de souscriptions particulières