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s’empara d’un vaisseau portugais de 900 tonneaux, richement chargé de calicots et d’épices ; il aborda ensuite à Bantam, dans l’île de Java, y délivra les présents dont il était chargé de la part de la reine d’Angleterre pour le souverain de l’île, puis fit voile pour l’Angleterre, où il arriva deux années environ après on être parti. L’expédition avait réalisé un gain considérable pour ceux qui en avaient fait les frais.

Dans les dix années suivantes (1603-1613), huit autres voyages furent entrepris dans des conditions et avec des résultats à peu près semblables ; à l’exception d’un seul, où les vaisseaux furent assaillis par une furieuse tempête, tous furent avantageux. Le profit net ne fut jamais au-dessous de 100, et dépassa souvent 200 pour cent. Ces premiers voyages de la Compagnie furent exclusivement dirigés vers les îles de l’Océan indien, Sumatra, Java, Amboyne, etc. Les bâtiments rapportaient à leur retour des étoffes de soie rayées, des calicots, de l’indigo, etc., etc. En 1608, les agents de la compagnie aux Moluques firent connaître au comité directeur de Londres que les étoiles et les calicots du continent indien étaient fort recherchés dans les îles ; ils recommandaient à la Compagnie d’ouvrir le plus promptement possible un commerce avec Surate et Combaye, pour les en fournir. Suivant ces agents, ces marchandises pouvaient être échangées avec d’immenses profits contre les épices et d’autres productions des îles. Dans le but de se