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l’expérience en aurait démontré les inconvénients, le gouvernement se réservait le droit de l’abolir, sans autres conditions que d’en donner avis aux intéressés deux années d’avance. En revanche, dans le cas où le pays aurait retiré des avantages de ce monopole, le gouvernement promettait de le renouveler pour une nouvelle période de quinze années.

L’expédition était sur le point de mettre à la voile, et bon nombre de souscripteurs n’avaient pas encore versé dans la caisse commune le pris de leurs actions. Les directeurs n’avaient pas le pouvoir nécessaire pour contraindre les retardataires à effectuer ce paiement ; ils firent engager ceux qui avaient déjà payé à se charger de toute la dépense du voyage, à condition d’en avoir eux seuls les profits, ce qui faisait de cette entreprise une opération de commerce comme toutes les autres. On réunit de cette sorte 68,373 livres sterling, somme qui excédait de beaucoup les dépenses présumées de l’expédition. Elle mit à la voile à Torbay, le 2 mai 1601, sous les ordres du capitaine Lancaster. La flotte était composée de 5 vaisseaux de 600, de 300, de 260 et de 240, et d’une pinace de 100 tonneaux. Le capitaine Lancaster aborda d’abord à Acheen, port considérable de l’île de Sumatra, où il fut favorablement accueilli ; il conclut un traité de commerce avec le souverain de l’île, obtint la permission d’y établir une factorerie, et, après avoir pris un chargement de poivre, fit voile pour les Moluques. Dans le détroit de Malacca, Lancaster