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par l’influence du climat de l’Orient. Les liens de la métropole et de ses nombreuses colonies ne tardèrent pas à se relâcher : les gouverneurs de ces colonies devinrent indépendants de fait, sinon de droit ; la corruption, la faiblesse et l’anarchie se mirent partout. Elles frayèrent bientôt un chemin facile, jusqu’au cœur de l’Orient, à ces nations étrangères que les Portugais en avaient si long-temps repoussé avec tant de vigilance et de jalousie.

Les succès des Portugais dans l’Orient ne pouvaient manquer d’exciter l’émulation de toutes les nations commerçantes. En 1503, quelques marchands de Rouen expédièrent un navire pour les mers des Indes. Au cap de Bonne-Espérance ce navire fut accueilli par une tempête qui le jeta sur une terre inconnue qui reçut du capitaine et des matelots le nom d’Inde méridionale ; d’ailleurs cette entreprise n’eut pas de suite. Les Anglais, qui déjà avaient visité le Nouveau-Monde sur les pas des Espagnols, ne tardèrent pas à s’avancer dans les mers de l’Inde sur ceux des Portugais. Un marchand anglais nommé Robert Thorn avait acquis, dans un long séjour à Séville, des connaissances étendues sur le commerce de l’Orient. Vers 1527, Robert Thorn présenta à Henri VIII un projet dont il réclamait avec instance l’exécution ; il s’agissait selon lui de procurer à l’Angleterre les mêmes avantages de commerce dont le Portugal avait jusque là le monopole exclusif. Cette nation ayant