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Les villes maritimes de la Chine étaient alors au moment d’être définitivement ouvertes aux Portugais. L’ambassadeur s’apprêtait à solliciter un traité de commerce que rien ne présageait devoir entraver. Mais par malheur survint une nouvelle escadre portugaise, sous les ordres de Simon d’Andréade, frère de Ferdinand, et d’un caractère tout différent. Ce nouvel amiral voulut traiter, par anticipation, les Chinois en sujets conquis. Il pilla tous les navires qui sortaient des ports de la Chine et tous ceux qui voulaient y entrer ; il mit à contribution les villages voisins de la côte, fit des Chinois prisonniers, enleva de jolies filles. Les matelots et les soldats suivirent à qui mieux mieux cet exemple. Le mandarin qui commandait la province, irrité de ces agressions, se hâta d’équiper une flotte nombreuse ; il attaqua les Portugais ; ceux-ci, quoique entourés d’ennemis dix fois plus nombreux, grâce à la supériorité de leurs navires et de leur manœuvre, parvinrent à se faire jour à travers les bâtiments chinois, lourds et mal armés ; ils échappèrent. Mais à la réception de ces nouvelles, l’empereur irrité fit jeter en prison l’ambassadeur du roi de Portugal ; par un édit impérial, les Portugais fuient exclus de la Chine. Ce ne fut qu’au bout de plusieurs années qu’il leur fut permis d’y pénétrer de nouveau, et encore, dans le seul port de Sanciam. Ils apportaient là de l’or, de l’ivoire, des pierres précieuses, en échange de quoi ils recevaient des étoffes