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Le duc de Newcastle comme membre du cabinet anglais, le duc de Mirepoix comme ambassadeur de France, durent prendre part à ces conférences préliminaires. Pendant leur durée, le ministre anglais détacha prudemment une flotte, chargée d’un corps considérable de troupes, pour aller croiser dans les mers de l’Inde, sous le commandement de l’amiral Watson. Le ministère français ne prit aucune précaution semblable. Ce ne fut pas tout : les directeurs de la Compagnie anglaise, redoutant l’activité, la supériorité de Dupleix, sa profonde connaissance des affaires de l’Inde, ne cessaient de protester contre toute négociation qu’il aurait conduite ; ils le représentaient comme le seul obstacle à la cessation des hostilités. La Compagnie française, dans son désir de la paix, n’était que trop portée à voir d’un œil défavorable Dupleix qui l’avait entraînée à la guerre, et dont toutes les dépêches étaient consacrées à prouver la nécessité de continuer cette guerre. Le ministère français lui-même (déplorable moment de notre histoire !) partagea promptement ces préventions. En conséquence, Godeheu, un des directeurs de la Compagnie française, fut choisi pour remplacer Dupleix ; il était en même temps nommé commissaire du roi pour traiter de la paix, vérifier et arrêter les comptes du gouverneur de Pondichéry. Saunders, assisté de quelques membres de la régence, fut désigne par les Anglais pour traiter avec Godeheu. Dupleix