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aussitôt Mahomet-Ali comme nabob du Carnatique. » Par cet arrangement les Français demeuraient maîtres de tout ce qu’ils possédaient dans les provinces septentrionales du Deccan, possessions bien plus importantes que celles des Anglais dans le Carnatique. Toutefois, fort de l’appui de Salabut-Jung, Dupleix n’en rejeta pas moins, et sans hésiter. ces propositions. Il prétendait ne laisser aux Anglais que la quarantième partie environ des districts qui dépendait d’Arcot ; il prétendait gouverner tout le reste, comme nabob et souverain ; aussi donnait-il à ses négociateurs les instructions les plus positives d’insister sur la production des patentes d’investiture des Anglais et sur la validité des siennes. Les Anglais, persistant toujours dans leur refus de montrer les leurs, accusèrent de falsifications celles produites par les négociateurs français ; ceux-ci répondirent par l’accusation que les Anglais étaient eus-mêmes dépourvus de patentes, assertions, suivant toute probabilité, également fondées toutes deux. Mais, de ce moment, l’aigreur et l’animosité se mêlèrent aux conférences ; elles furent rompues au bout de onze jours.

La guerre avait continué pendant la durée de ces négociations. Les Mahrattes, comme nous l’avons dit, étaient entrés dans le royaume de Tanjore au nombre de 1,200 hommes. Le roi de Tanjore remit Monackyee à la tête de ses troupes ; il demanda du secours aux Anglais, qui ne purent lui en donner, car le pays était inondé. Toutefois Monackyee étant