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Jung, c’eût été mettre leur situation dans le Carnatique à la discrétion des Français ; pour ceux-ci c’eût été se livrer non moins absolument aux Anglais, que consentir à la reconnaissance de Mahomet-Ali.

D’un commun accord les deux parties en vinrent à examiner les titres sur lesquels chacune d’elles appuyait ses prétentions. Dupleix mit en évidence des patentes de Salabut-Jung qui l’investissaient lui-même du titre de nabob, et qui lui conféraient l’autorité suprême sur toutes les contrées situées au midi de la Kistna. Les Anglais, de leur côté, alléguèrent des patentes de Nazir-Jung, de Gazi-ad-Dien, enfin du grand Mogol, qui toutes déclaraient Mahomet-Ali nabob du Carnatique ; cependant ils ne les produisirent pas, se contentant d’affirmer qu’elles étaient à Tritchinopoly. Les négociateurs français insistèrent pour qu’elles fussent examinées ; mais Saunders, au lieu de se rendre à cette invitation, ordonna à ses députés de conclure immédiatement sur ces bases : « Que les Anglais et les Français fussent mis en possession de pays de valeur égale et situés de manière à prévenir toutes nouvelles contestations ; que le commerce des deux Compagnies fût mis sur un pied d’égalité dans le Carnatique ; qu’une pension fût faite à Rajah-Saheb ; que des dédommagements fussent accordés aux Mysoréens ; que la liberté fût immédiatement rendue aux prisonniers français ; mais que, en revanche, les Français reconnussent