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de l’Orient par l’Occident. Il en sera de même des espaces de l’intelligence, du domaine de la science. La science européenne, à prendre ce mot dans un sens général, ne saurait manquer de se renouveler en s’assimilant cette science qui depuis les premiers jours du monde demeure immobile en l’Orient. Comme la plante dans l’ordre physique, l’esprit humain, pour croître, grandir, se développer, a besoin d’aliments étrangers. L’antiquité latine échappée dans les couvents aux désastres de la barbarie ; les écrits d’Homère et de Platon, sauvés par quelques fugitifs du sac de Constantinople, comme jadis Énée emporta ses pénates des ruines de Troie enflammée, ont suffi pour produire une immense révolution intellectuelle. Par la combinaison de ces deux éléments, sous l’empire de la spontanéité inhérente à l’esprit humain, la science moderne opéra son développement. Or, aujourd’hui quelque chose de semblable paraît sur le point de s’accomplir ; l’Orient tend à entrer dans la science européenne, comme l’antiquité entra dans celle du moyen-âge. De cette fusion surgira une nouvelle phase du développement de l’esprit humain, où la science, toujours entendue dans le sens le plus général, se composera de ces trois éléments ; le monde moderne, le monde antique, le monde oriental. Déjà apparaissent plusieurs