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pas la même influence sur les directeurs et propriétaires des deux Compagnies anglaise et française ; toutes deux se trouvaient également fatiguées des dépenses, de toutes ces entreprises dont la gloire leur était étrangère, dont leur ignorance de la situation politique de l’Inde les empêchait de comprendre les immenses résultats pour celui qui demeurerait définitivement vainqueur ; depuis long-temps toutes leurs vues, tous leurs désirs se tournaient, vers la paix. Au fait de ces dispositions, Dupleix ouvrit une négociation avec Saunders vers la fin de 1753, et dans le mois de janvier 1754 des conférences eurent lieu, pour traiter d’un arrangement définitif à Sandras, ville hollandaise située entre Madras et Pondichéry. Les Anglais demandaient que Mahomet-Ali fût reconnu nabob du Carnatique, investi de la même autorité que ses prédécesseurs ; que le roi de Tanjore fût assuré de la possession paisible de ses États ; les Français demandaient la reconnaissance par les Anglais de Salabut-Jung comme subahdar du Deccan, et, de plus, la reddition de tous les prisonniers français. Les Anglais demandaient encore l’exemption de la rente foncière de Madras qu’ils étaient dans l’obligation de payer au nabob d’Arcot ; la paisible possession du pays de Panamalee, enfin des dédommagements pour ce dernier objet, en faveur de Mahomet-Ali. Ces prétentions réciproques ne laissaient pas d’être difficiles à concilier : pour les Anglais, reconnaître subahdar du Deccan Salabut-