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Depuis le dernier combat, qui n’avait pas tourné à leur avantage, les Français étaient de nouveau rentrés dans l’inaction ; ils en étaient revenus à leur premier projet, celui de s’emparer de Tritchinopoly par une escalade de nuit. Un déserteur de leur nation, parvenu à s’introduire dans la ville, donna sur les localités les renseignements nécessaires. 600 Européens soutenus par des Cipayes, furent commandés pour cette entreprise ; munis d’échelles, ils se mirent en marche à trois heures du matin, et arrivèrent sous les murs de la ville sans avoir été aperçus. Les Français escaladèrent une des faces d’un des bastions principaux gardée par 50 Cipayes qu’ils tuèrent à coups de baïonnette. Pour ne pas donner l’alarme, ils ne devaient point se servir de leurs armes à feu ; quelques coups partirent par hasard ; se voyant découverts, ils tournèrent alors les canons du bastion contre la ville, et nourrirent le feu au bruit d’une musique militaire et de nombreux cris de vive le roi ! Pour pénétrer dans la ville, les Français devaient encore escalader la seconde muraille ou en faire sauter les portes. Or pendant qu’ils exécutaient ce mouvement, un coup fort heureux pour les assiégés tua un déserteur anglais qui leur servait de guide ; deux autres qui ne le furent pas moins atteignirent encore deux soldats français portant des pétards, avant que ces pétards eussent été attachés aux portes. Il en résulta parmi les assaillants quelque confusion. Ils voulurent alors donner l’escalade ; mais