Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’elle avait alors dans l’histoire du monde. Ces trois anciennes routes qui servaient autrefois de lien entre l’Orient et l’Europe : le Bosphore et les rives de la mer Noire et de la mer Caspienne ; l’isthme de Suez, la mer Rouge et Aden ; l’Euphrate, Bagdad, le golfe Persique et Bender-Buschir ; ces trois anciennes routes, disons-nous, sont au moment de se rouvrir. Toutefois, à l’aide de ces puissantes invasions de l’industrie moderne, il est probable que les voies de Gama, même de Colomb, ne seront pas entièrement désertées. L’Europe agira alors sur l’Orient de tous les côtés à la fois, au nord, à l’est, à l’ouest même, où déjà se trouvent quelques unes de ses plus belles colonies ; elle l’embrassera, l’enlacera d’une étreinte de plus en plus puissante. Au reste, la nature, la forme, pour ainsi dire des grands événements qui réaliseront dans le monde cette tendance ; les parts diverses qu’y prendront le commerce, la guerre, la politique, tout cela nous demeure encore absolument caché. Il n’est donné à aucun œil de l’entrevoir ; le point de départ est visible ainsi que le but et la carrière ; l’athlète s’est élancé, mais un nuage l’enveloppe et le dérobe à notre vue.

Au reste, le champ des intérêts matériels, le vaste champ des intérêts politiques, ne seront pas seuls à s’agrandir dans cette conquête nouvelle