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rantes à se retirer dans leurs quartiers respectifs. Le commandement de Tritchinopoly était confié au capitaine Dalton, homme d’une grande résolution et d’une bravoure éprouvée. Dupleix, après avoir installé Rajah-Saheb, ne tarda pas à s’apercevoir de l’incapacité de ce dernier. Usant des pleins pouvoirs à lui conférés par le subahdar, il l’engagea à renoncer au titre de nabob, et se décida à en décorer un autre dont les richesses et les liaisons pouvaient lui faire espérer de plus grands avantages. Son choix tomba sur Mortiz-Ali, gouverneur de Velore, qui accepta sans balancer les offres de Dupleix, et promit de lever des troupes et de se rendre avant peu à Pondichéry.

Au mois de janvier 1753, les Anglais et les Français entrèrent de nouveau en campagne. L’armée française était composée de 360 Européens, 2,000 Cipayes et 4,000 Mahrattes commandés par Morari-Row ; de nouvelles négociations de Dupleix avaient réussi à détacher encore une fois celui-ci de l’alliance des Anglais. L’armée anglaise était composée de 700 Européens, 2,000 Cipayes, et 1,500 hommes de la cavalerie du nabob. Les Français, voulant mettre à profit la supériorité de leur cavalerie, évitèrent d’abord toute action décisive, se bornant à couper les vivres à l’ennemi ; ils le firent avec un tel succès, que le major Lawrence fut bientôt dans l’obligation d’employer la plus grande partie de ses troupes à escorter les convois venant du fort Saint-David. De son côté, le capitaine Dalton se