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prisonnier : chacun, à titres divers, réclamait le droit d’en disposer ; mais Monackyee, qui le tenait, refusait de s’en dessaisir. Lawrence somma de nouveau les Français de se rendre, leur accordant un délai de vingt-quatre heures, et menaçant de les passer au fil de l’épée s’il n’en recevait pas d’ici la une réponse positive. Law, dès qu’il apprit le sort de Chunda-Saheb et la prise de d’Auteuil, demanda une conférence ; cette conférence eut lieu le lendemain, et aboutit à une capitulation aux conditions suivantes : que la pagode de Jambakistna serait livrée aux Anglais avec tous les canons, munitions et bagages ; que les officiers s’engageraient sur parole à ne plus servir contre le nabob ou les alliés du nabob ; que les soldats et les sous-officiers seraient prisonniers de guerre. Les Anglais durent aussi prendre possession de la grande pagode de Seringham ; mais, ce moment venu, les 1,000 rajpoots de l’armée de Chunda-Saheb s’enfermèrent dans l’intérieur du temple, et jurèrent de mourir avant d’y laisser pénétrer un seul des vainqueurs. Ce fanatisme religieux frappa les Anglais d’admiration ; ils se bornèrent à occuper les enceintes extérieures, et laissèrent les rajpoots en paisible possession de l’intérieur sacré du temple.

Le sort de Chunda-Saheb demeura quelque temps indécis. Monackyee, son geôlier, était tour a tour exposé aux menaces du nabob et des Mahrattes, aux promesses des Mysoréens ; il n’osait le livrer a aucun des partis qui le réclamaient, dans la