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repassèrent le même jour la Cavery, avec tant de précipitation qu’ils abandonnèrent une partie de leurs bagages, et se retirèrent dans l’île de Seringham. Leur projet était de chercher un refuge derrière les hautes murailles des deux grandes pagodes de l’île ; ils auraient dû songer à l’impossibilité où ils seraient bientôt de se procurer des vivres ; mais à leur tour ils connaissaient l’hésitation : le souvenir de leurs anciens succès les empêchait de se retirer, l’impression de leur récente défaite de combattre.

Les Anglais, en raison de leur situation à l’égard de leurs alliés, avaient hâte de finir la guerre. Il fallait avoir recours à quelque résolution hardie. Clive proposa à Lawrence de partager l’armée en deux corps : l’un de ces corps devant demeurer dans la position alors occupée par l’armée, l’autre aller prendre position entre Seringham et Pondichéry, de manière à couper tous les convois de l’ennemi et à l’affamer promptement. Ce plan avait un grand inconvénient : il mettait les Français à même d’attaquer avec avantage celui des deux corps séparés qu’ils voudraient, avant que l’autre vint à son secours ; toutefois, Lawrence non seulement approuva le plan de Clive, mais encore le chargea du commandement du corps détaché. Clive se sépara, en conséquence, du reste de l’armée anglaise, emmenant avec lui 400 Européens, 700 Cipayes, 1,000 cavaliers tanjoriens et 3,000 Mahrattes ; 2 pièces de gros calibre et 6 pièces de campagne composaient son