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engage le combat. Pendant ce temps, à l’aide d’un officier parlant fort bien français et qui trompa les vedettes, le corps détaché avait réussi à tourner complètement les Français sans essuyer un seul coup de fusil. Ainsi placés entre deux feux, ceux-ci opérèrent une prompte retraite, laissant 9 pièces de canon, 3 obusiers, 60 Européens et 300 Cipayes aux mains de l’ennemi. La perte des Anglais fut à peu près la même ; mais le résultat de cette journée leur fut extrêmement favorable, en ce qu’elle acheva de rendre aux armes anglaises un lustre qu’elles avaient perdu depuis long-temps. Clive continuait sa route sur Arcot, lorsqu’un messager du fort Saint-David lui apporta l’ordre de rétrograder. La régence de Madras avait pris la résolution de l’envoyer au secours de Tritchinopoly avec toutes les troupes qu’il commandait. Dupleix, irrité du mauvais succès de la campagne, rappelait de son côté les troupes françaises à Pondichéry. Lawrence, récemment de retour d’Angleterre, prit alors le commandement des troupes, et Clive, le jeune et aventureux soldat, dut céder la place au vétéran consommé.

Mahomet-Ali avait peu de choses à craindre en ce moment des attaques des Français sur Tritchinopoly ; mais le manque d’argent commençait à devenir pour lui la source d’un grand nombre d’embarras : il ne pouvait payer ni ses propres troupes, ni les Anglais ses auxiliaires. Mahomet-Ali entama alors des négociations avec le sultan de