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Bussy, plus propre que personne à ce poste important. C’était un officier d’une grande distinction, d’une grande habileté, d’une bravoure à toute épreuve, doué du coup d’œil politique non moins que du coup d’œil des champs de bataille. Le subahdar avança sans difficultés jusqu’à Kudapa ; là, à l’occasion d’une querelle qui s’éleva entre des cavaliers de l’armée de Murzapha-Jung et des habitants du pays, les premiers mirent le feu à trois villages. Le nabob de Kudapa, qui suivait l’armée de Murzapha, voulant venger cette barbarie, fit charger ces cavaliers. Cette attaque fut repoussée ; mais comme elle avait été dirigée contre le quartier où se trouvaient les femmes du subahdar, ce dernier la regarda comme une grande insulte : ayant arrêté la marche de l’armée, il fit ses dispositions pour attaquer le nabob à la tête d’un corps considérable. Bussy s’efforça, mais sans succès, d’effectuer une conciliation entre les partis. Deux autres des nabobs afghans, naguère chefs de la conspiration qui avait renversé Nazir-Jung, prirent parti pour celui de Kudapa. Il n’y eut plus à douter que ce fût une révolte préméditée, dont l’incendie des villages n’était que le prétexte. Bussy, d’après ses instructions, se disposait à soutenir vigoureusement le subahdar ; mais celui-ci, plein d’impatience, s’élança à la tête de sa cavalerie avant que les Français fussent prêts : aussi fut-il d’abord repoussé. Bussy étant arrivé, la scène changea, et l’artillerie française mit en fuite les révoltés. Mur-