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un espace de dix-huit milles ; chaque nabob et chaque rajah occupait un quartier particulier. Un corps de cavaliers, qui faisait une ronde sur le front du camp, découvre les Français et donne l’alarme : les avant-postes prennent les armes ; les Français, qui sentent que le moment est décisif, les dispersent promptement et se dirigent hardiment vers le quartier-général. Ils se trouvent en face de 25,000 hommes et de toute l’artillerie du nabob. Quelques uns des conjurés, dès les premiers moments, s’étaient joints aux Français ; de leur côté, les chefs demeurés fidèles à Nazir-Jung se hâtent d’envoyer à son secours tout ce qu’ils peuvent ramasser de troupes. Le combat devient sanglant, acharné ; les différents corps de l’armée de Nazir-Jung sont successivement défaits à mesure qu’ils se présentent sur le champ de bataille. Cependant les Français ne gagnèrent pendant longtemps que fort peu de terrain ; ils étaient entourés de toutes parts par une cavalerie dix fois plus nombreuse que leurs petits bataillons, ils commençaient à sentir quelque irrésolution. Mais en arrière de la première ligne d’infanterie et de cavalerie, qui s’étendait à droite et à gauche à perte de vue, bien au-delà du champ de bataille, apparaît un drapeau blanc au-dessus d’un éléphant : c’était un signal convenu avec les conjurés ; les Français s’arrêtent alors, et attendent de nouveaux avis.

Cependant Nazir-Jung, réveillé en sursaut, apprend que les Français attaquaient son camp.