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chefs à leurs intérêts, se trouvaient maîtres de la moitié de l’armée : ils représentèrent à Dupleix que depuis sept mois que leurs projets se tramaient, c’était une sorte de miracle qu’ils n’eussent pas été découverts ; que le danger de l’être augmentait d’un moment à l’autre ; qu’enfin c’était le moment d’agir ou jamais. À la même époque, les envoyés du nabob arrivèrent à Pondichéry, pour donner à Dupleix l’assurance que Nazir-Jung, décidé à signer le traité, était sur le point de se mettre en route et de sortir du Carnatique. Dès ce moment, le succès des projets de Dupleix fut donc assuré, soit par la signature de son traité d’alliance avec le nabob, soit par la réussite de la conspiration. Laissant au hasard à choisir celui des deux chemins qui le conduirait au but, il se mit en mesure des deux côtés : il fit tout à la fois presser le nabob de signer, et donna l’ordre au commandant des troupes françaises à Gingee, Latouche, de se tenir prêt à se joindre aux conjurés, à moins cependant que celui-ci n’eût déjà reçu l’avis de la signature du traité par Nazir-Jung. Loin de là, le commandant français reçut au contraire une lettre où les chefs des conjurés le pressaient d’abandonner Gingee et de venir se réunir à eux. Il fit seize milles pendant la nuit, et au point du jour se trouva dans le voisinage du camp de Nazir-Jung. Le détachement français était composé de 800 Européens, 3,000 Cipayes, et 10 pièces de canon. Le camp de Nazir-Jung s’étendait sur