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voulait contraindre Nazir-Jung à continuer la guerre, ce qui devait fournir à la conspiration toujours existante les moyens, l’occasion d’éclater. Nazir-Jung, aussitôt qu’il eut connu les conditions proposées par Dupleix, se mit en route pour Gingee, où il arriva dans le mois de septembre. Son armée, bien inférieure en nombre à ce qu’elle était à son entrée dans le Carnatique, consistait en 60,000 hommes d’infanterie, 45,000 de cavalerie, 700 éléphants et 350 pièces d’artillerie. Nazir-Jung, exagérant encore la lenteur ordinaire des armées indoues, employa quinze jours à faire trente milles ; il se trouvait à seize milles de Gingee lorsque la saison des pluies arriva. En peu de jours, le pays fut inondé, les chemins détruits, les communications du camp avec les environs momentanément suspendues ; tout mouvement militaire devint dès lors impossible au nabob jusqu’à la cessation des pluies, c’est-à-dire jusqu’au mois de décembre. Impatient de quitter le Carnatique, Nazir-Jung entra de nouveau en négociations avec Dupleix, et, cette fois, accorda tout ce qui était demandé ; toutefois Dupleix sachant le peu de fond qu’il y avait à faire sur les promesses des princes de l’Indostan, n’en continua pas moins ses liaisons secrètes avec les conspirateur. Au mois de décembre, le moment était venu où les nabobs mécontents durent se décider à agir immédiatement.

Les nabobs afghans, ayant gagné vingt autres