Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/481

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le projet de se rendre. Lawrence ne pouvait céder au désir du subahdar : il craignait avec justice que les Français et Chunda-Saheb ne profitassent de son éloignement pour faire quelques tentatives sur les garnisons anglaises. Nazir-Jung, mécontent de Lawrence, quitta son camp prés de Valdore vers la fin d’avril, et se dirigea sur Arcot : au lieu de l’accompagner avec ses troupes, Lawrence retourna à Saint-David. À la même époque, un détachement de 200 Français et de 300 Cipayes se porta sur Masulipatam, autrefois une des villes les plus commerçantes et les plus peuplées de l’Inde. Cet événement n’émut guère Nazir-Jung. Par l’emprisonnement de Murzapha-Jung, il se croyait fermement établi et pour toujours sur le trône ; il se livra en sécurité à ses deux goûts dominants, les femmes et la chasse. Les chefs de la conspiration, trois Afghans, les nabobs de Kudapa, de Kanoul et de Savonora, l’encourageaient dans cette vie molle et dissolue, tout en ne cessant de presser Dupleix d’agir avec vigueur.

Dupleix, suivant ce conseil, fit attaquer par un détachement de 500 Européens la pagode de Trivadi distante de quinze milles du fort Saint-David, qui fut prise sans difficulté ; elle servait de citadelle à une ville considérable qui tomba du même coup entre les mains des Français. Le détachement s’avança ensuite jusqu’à la rivière de Pannar. Mahomet-Ali songea alors à se défendre : il entra en campagne avec environ