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Carnatique et la part que Dupleix y avait eue découvrait assez clairement ses vues ambitieuses ; mais c’était chose faite, contre laquelle les Anglais ne pouvaient que protester : ils se contentèrent en conséquence de demander la restitution de Madras, stipulée par un des articles du traité d’Aix-la-Chapelle. Dupleix n’éleva aucune difficulté ; en conséquence l’amiral Boscawen, à la tête de la flotte, vint reprendre possession de la ville ; il la retrouva dans un état bien différent de celui où il l’avait laissée : la Ville-Blanche était bien demeurée ce qu’elle était, seulement on avait donné plus d’étendue, plus de solidité aux bastions et aux remparts ; mais la Ville-Noire avait été en partie démolie, reconstruite sur un nouveau plan, et entourée d’un rempart et d’un glacis. Pendant ce temps, Murzapha-Jung et Chunda-Saheb, occupés d’affermir leur autorité dans la capitale du Carnatique, imposérent de lourdes contributions à tous les commandants des districts et des forts du Carnatique. Tous les deux se rendirent ensuite à Pondichéry, à la tête d’une grande partie de leur armée. Dupleix les reçut avec toute la pompe orientale ; il n’épargna rien pour donner à Murzapha-Jung une haute idée de la grandeur et de la puissance de la nation française. Les deux princes établirent leur camp à vingt lieues environ de Pondichéry. Chunda-Saheb, dans sa reconnaissance, investit Dupleix de la souveraineté de quatre-vingt-un villages situés dans les environs de Pondichery.