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son propre compétiteur. Leurs forces réunies, qui ne leur permettaient pas encore d’attaquer avec succès Nazir-Jung, rendaient possible cette entreprise ; or, une fois maîtres du Carnatique et de toutes ses ressources, il leur devenait facile d’attaquer avec plus de chances de succès Nazir-Jung, et Murzapha devait s’asseoir sans difficulté sur le trône du Deccan. Dupleix fut instruit de ce projet par les deux alliés ; rien ne pouvait lui être plus agréable, et ne concourait davantage avec ses propres vues, que la chance de faire tout à la fois un nabob du Carnatique, et un subahdar du Deccan qui lui devraient en partie leur élévation. Il se hâta d’envoyer au secours des deux alliés 400 Européens, 100 Caffres et 1,800 Cipayes, le tout sous les ordres d’Auteuil, officier d’expérience et de résolution ; Raja-Saheb, fils de Chunda-Saheb, quitta Pondichéry, où il avait vécu pendant la captivité de son père, et accompagna ce détachement. Les armées combinées de Murzapha-Jung et de Chunda-Saheb ne montaient pas dès lors à moins de 40, 000 hommes ; elles entrèrent aussitôt en campagne.

Anwar-ad-Dien avait pris position auprès du fort d’Amboor, à la tête d’un corps de 20,000 hommes, dont douze de cavalerie et huit d’infanterie. À peine instruit des démarches de Chunda-Saheb, il s’était hâté de rassembler toutes ses troupes ; il avait aussi demandé, mais inutilement, du secours aux Anglais ; ceux-ci avaient pris la résolu-