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L’authenticité d’un acte écrit ou signé par un prince indou est chose dont il est fort difficile de s’assurer : ces princes ne se servent en général que d’un sceau très facile à contrefaire ; l’existence de ce testament était donc également impossible à nier ou à affirmer. D’un autre côté, les deux princes firent paraître des patentes qui les instituaient l’un et l’autre, de par le grand Mogol, subahdar du Deccan ; les patentes de Hidayet-Mohy-ad-Dien lui donnaient, en outre, le nom ou titre de Murzapha-Jung, c’est-à-dire l’invincible, sous lequel nous le désignerons désormais. Les deux princes recoururent aux armes ; mais dans cette lutte, toutes les chances étaient en faveur de Nazir-Jung : s’étant emparé tout d’abord du trésor de Nizam-al-Mulk, il se trouvait en mesure de payer une armée bien plus forte que celle de Murzapha-Jung. Toutefois, ce dernier parvint à rassembler un corps d’environ 25,000 hommes, et prit position dans les provinces occidentales de Golconde ; il attendit l’occasion favorable d’attaquer Nazir-Jung.

Chunda-Saheb ayant eu connaissance de la position de Murzapha-Jung, et courant les aventures, lui offrit ses services et sa petite armée ; ils furent acceptés avec empressement. Comme prix de ce secours qui pouvait le rendre subahdar du Deccan, Murzapha-Jung promettait à Chunda-Saheb de le reconnaître nabob du Carnatique. Chunda-Saheb n’en demeura pas là ; il sut bientôt persuader à Murzapha-Jung de l’aider à chasser Anwar-ad-Dien,