Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fendre ces acquisitions dans l’avenir, il y a unanimité dans les partis ; opposition et ministère parlent et pensent de même. Pourtant l’empire n’en continue pas moins de s’agrandir, les conquêtes ne cessent pas de venir s’ajouter aux conquêtes, les nouvelles acquisitions aux anciennes. C’est qu’il se passe là un des mystères les plus étranges et les plus merveilleux de la philosophie de l’histoire. On assiste au développement d’une des lois les plus incontestables, et pourtant les plus inexplicables du monde historique ; de cette loi qui veut que les plus grandes institutions, les plus grandes créations politiques naissent des circonstances imprévues, d’elles-mêmes pour ainsi dire, et se développent au moyen d’une force qui leur est propre, non seulement sans que les hommes l’aient voulu, mais le plus souvent en dépit d’eux, malgré leurs efforts. Le chêne sort ainsi du gland, en vertu d’une force qu’il recèle en lui-même.

Le parlement, le ministère, la presse, disons-le encore une fois, prohibent, défendent également les acquisitions de la Compagnie dans l’Inde ; le parlement ne cesse de la menacer on cas de désobéissance de lui enlever son privilège. Parfois il se montre tout prêt à exécuter la menace ; mais chaque fois l’esprit de temporisation naturel à l’Angleterre, le respect pour tout droit acquis, même lorsque