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glais, quoiqu’ils en eussent reçu déjà l’exemple des Français, n’avaient point encore essayé de discipliner et de dresser ces indigènes à l’européenne ; le plus grand nombre étaient armés de sabres, d’épées, d’arcs, de flèches, de boucliers ; à peine un tiers d’entre eux avaient-ils des mousquets. Le nabob, exaspéré contre les Français, en raison de sa défaite récente, avait promis du secours aux défenseurs de Saint-David ; il tint parole. Les Français, d’assiégeants qu’ils étaient, devinrent assiégés ; ils furent tout-à-coup entourés par un corps d’armée considérable appartenant au nabob. Dupleix, fertile en ressources, entra aussitôt en négociations avec ce dernier, dans le but de l’engager à retirer ses troupes ; il fit en même temps une tentative pour s’emparer de Cuddalore au moyen d’une surprise de nuit. Cette entreprise échoua. Dupleix tenta alors une diversion ; il envoya un détachement de la garnison de Madras ravager les États du nabob ; ce dernier n’en demeure pas moins campé près du fort Saint-David. Par un hasard heureux, quatre vaisseaux de l’escadre de La Bourdonnais se montrèrent alors dans la rade de Pondichéry, et Dupleix, se hâtant de profiter de la circonstance, fit répandre dans l’armée, à la cour même du nabob, le bruit qu’une armée considérable arrivait à son secours. Le nabob, ajoutant pleinement foi à la nouvelle, abandonna le parti des Anglais pour entrer en négociations avec Dupleix. Pour sceller cette alliance nouvelle, un des fils du nabob se